Dans une société marquée par la « super diversity » (Vertovec, 2014) et en quête d’unité (Putnam, 2007 ; Audigier, 2002), l’école est de plus en plus appelée à maintenir le lien social (Paugam, 2014) et à former à un sens du Nous intégrant la multiplicité des identités. L'éducation à la citoyenneté est alors un instrument clé pour relever ce défi exigeant un haut degré de réflexivité de la part des apprenants et des enseignant.e.s. Pour Bourdieu (2001) la réflexivité est un rapport à soi fondé sur l’introspection, pour Marshall (1950) la citoyenneté se fonde sur le concept de l’égalité. Ainsi, la citoyenneté réflexive favorise une citoyenneté consciente, en perpétuelle introspection de ses caractéristiques, pour instaurer un espace de confiance sociale fondé sur l’égalité Bien que la tendance dominante en France soit de proposer une éducation à la citoyenneté au biais de pédagogies descendantes (Audigier, 2009), la diffusion de la pensée xénophobe chez les jeunes témoigne des limites de cette approche (Bergamaschi, 2024). Inspirés de la recherche anglosaxonne, nous soulignons les avantages des approches horizontales (Hoskins, et al., 2012) valorisant le rôle de la théorie de la discussion (Bhargava et Jerôme, 2020) pour penser les dispositifs participatifs d’éducation à la citoyenneté.