Cette communication se propose de présenter les résultats d'une recherche doctorale (Dolenc Otero, 2022) portant sur le sentiment d'empêchement (Clot, 2010) ressenti par les enseignant.e.s dans leur quotidien professionnel conditionné par l’organisation du travail scolaire (Perrenoud, 2012) au sein de la classe. Le travail idéal est souvent entravé par des obligations qui, bien que nécessaires, sont perçues comme secondaires et empêchent de se concentrer sur le travail désiré et défini comme essentiel : l’enseignement et l’accompagnement des élèves. Notre démarche de recherche s’est portée sur une approche qualitative, compréhensive (Huberman et Miles, 2003 ; Karsenti et Savoie-Zajc, 2011) ainsi qu’une approche inductive de théorisation ancrée (Glaser et Strauss, 1967 ; 2010). Deux techniques ont été privilégiée pour la récolte de donnée : le « shadowing » (Vasquez, 2013) et l’entretien d’auto-confrontation compréhensif semi-directif (Kaufmann, 2016). Les résultats montrent que les enseignants sont souvent contraints par des tâches administratives, des exigences institutionnelles ou des attentes sociétales générant un sentiment de frustration et d’impuissance. L’organisation du travail scolaire répond paradoxalement aux valeurs et aspirations professionnelles des travailleurs mais dans le même temps les empêchent d’être occupés à ce qu’ils souhaitent, affectant ainsi leur bien-être et la qualité de l’enseignement.