Dans un monde marqué par les séquelles postpandémiques, les tensions internationales et les progrès numériques, la profession enseignante semble perdre de son attrait. Selon le Rapport mondial sur les enseignants (UNESCO, 2024), la pénurie d'enseignants pourrait atteindre 44 millions à l'échelle mondiale d'ici 2030. Dans ce contexte, comment raviver la passion des enseignants afin qu'ils deviennent des acteurs de transformation positive de l'éducation, et par quels moyens concrets ? L'enseignement du français, langue minoritaire dans presque toutes les provinces canadiennes sauf au Québec, présente diverses réalités. Une étude pancanadienne réalisée par l'Association Canadienne des Professionnels de l’Immersion (ACPI) en 2020-21 révèle déjà une pénurie d'environ 10 000 enseignants dans les programmes de français langue seconde au Canada. Cette pénurie est attribuée à plusieurs facteurs, dont le sentiment d'isolement, une maîtrise insuffisante de la langue française, et la détérioration des conditions de travail (ACPI, 2020-21 ; Wernicke et al, 2022). Au Québec, on observe également une détérioration des conditions de travail et de la qualité de l’enseignement (Brassard-Lecours, 2024). En intégrant les stratégies recommandées par le Rapport mondial sur les enseignants aux spécificités canadiennes et québécoises, je m'efforcerai de proposer une analyse comparative de la situation canadienne dans son ensemble, ainsi qu'un modèle de formation continue adapté aux besoins locaux.