Cette communication porte sur la transmission des techniques musicales dans la formation des enseignant.es spécialistes du primaire. Dans la littérature et sur le terrain, nous observons des discours et pratiques contrastés révélant des traditions d’enseignement différentes (Ciavatta, 2009, 2013 ; Rickenmann, 2018). Ces divergences semblent découler en partie des épistémologies pratiques (Amade-Escot, 2014, 2019 ; Sensevy, 2007) des formateurs.trices. Elles s’inscrivent dans les conceptions apparues au 20ème siècle, où l’œuvre en tant que produit accompli (operatum) cède une place importante à l’œuvre en tant que processus (operans) (Meyerson, 1949, cité par Grivet Bonzon et al., 2018, p.162). Cette tension se matérialise au travers d’approches didactiques contrastées basées sur (a) un répertoire de capacités humaines, (b) un répertoire de techniques, ou (c) un répertoire d’œuvres. Cette double catégorisation structure nos analyses. Celles-ci visent à décrire et comprendre les (dis)continuités entre formation initiale (FI) et formation continue (FC) à l’enseignement de la musique au primaire. Elles reposent sur six entretiens avec des formateurs.trices et trois observations de séances de formation, menés dans deux institutions de FI et une de FC. Les premiers résultats montrent une discontinuité dans et entre la FI et la FC, soulignant un clivage dans l’épistémologie pratique des formateurs.trices.