Le raisonnement de notre intervention se déroule en trois temps. Notre monde en accélération crée une « incertitude fondamentale » (Ascensio, 2017) aux effets multiples nombreux, dont un sentiment d’anxiété, un « somnambulisme généralisé » (Morin, 2020, 2022), des « problèmes pernicieux » (wicked problems, selon Eyong & Menning, 2019)… Pour y faire face, nous avons besoin des éléments suivants : une épistémologie et une pensée de la complexité (cf. Morin) ; une intelligence collective au service du bien commun (De Ketele, 2020) ; une posture de bienveillance (Shankland & al., 2018). L’école est face à l’incertitude et à la complexité (Mangez & al., 2024) et doit donc nécessairement se transformer sur certains aspects, dont : la « forme scolaire » et sa gestion tant des contenus que du temps et de l’espace ; l’enseignement de savoirs mobilisables et effectivement mobilisés ; la création de dispositifs d’apprentissage mobilisant la pensé complexe et l’intelligence collective ; des pratiques, tant des enseignants que des élèves, marquées par une posture de la bienveillance permettant le développement des « capacités distinctives » (Dewey) des acteurs et l’émergence d’une « organisation apprenante » (Bourgeois, 2012).