Pour faire face au déclin de l’attractivité de la profession enseignante à l’international, certaines mesures visant à élargir les recrutements favorisent les reconversions professionnelles dans l’enseignement. Si les enseignants « en seconde carrière » sont plus satisfaits dans le métier en raison de leur changement de carrière délibérée (Troesch & Bauer, 2017), ils peuvent avoir une perception plus critique des conditions de travail, et ressentir un bien-être inférieur dans leur métier (Anthony et Ord, 2008 ; Fütterer et al, 2023). Une distinction entre enseignants de première (PC) et de seconde carrière (SC) peut aider à comprendre les facteurs différenciés affectant leur niveau de bien-être, question centrale au vu des conséquences du bien-être sur l'organisation des systèmes éducatifs (sur les réformes éducatives, ou encore sur l'implication des enseignants, Parker et al. 2012) Nous nous interrogeons sur les liens entre la trajectoire précédente de l’individu et son bien-être dans le métier d’enseignant. Les données utilisées sont issues d’un questionnaire à l’intention des enseignants titulaires du secondaire général public français. Des modèles de régression sur plus de 3800 individus confirment que les PC déclarent un bien-être plus élevé que les SC. Le bien-être des SC semble particulièrement affecté par certains facteurs contextuels au travail, mais varie peu selon le type d’activité professionnelle exercée précédemment.