En République du Congo, les questions relatives à la diversité ethnique restent taboues pour les enseignant-es (Ossoula, 2024). En effet, les politiques d’éducation à la citoyenneté continuent à s’appuyer sur l’universalisme républicain, hérité du modèle français, ce qui ne correspond pas au contexte ethniquement segmenté du pays. De plus, la rigidité institutionnelle et prescriptive de la formation des enseignant-es rend difficile la construction d’une posture professionnelle réflexive concernant un sujet socialement et politiquement sensible. Autrement dit, « ces questions peinent à être abordées sereinement au niveau professionnel et institutionnel » (Lucy & Bergamaschi, 2024), alors que l’éducation à la citoyenneté est l’un des défis majeurs pour le système d’enseignement congolais. Cette communication met en avant la réflexivité comme une modalité pour former les enseignant-es à l’éducation à la citoyenneté. Elle s’appuie sur les supports mis à disposition par le Ministère de l’Education congolais, et sur l’observation des pratiques enseignantes dans plusieurs établissements scolaires du primaire. Partant des enjeux de la diversité culturelle en éducation (Akkari & radhouane, 2019), elle propose de développer la dimension réflexive dans les curricula de l’éducation à la citoyenneté pour répondre aux besoins d’une société multiethnique comme la République du Congo.