La crise économique de la fin des années 1980 a mis un terme à la dominance de la fonctionnarisation comme modalité de recrutement des instituteur.trices au Cameroun, accentuant ainsi la précarisation de la condition enseignante, au moment où l’on s’acheminait vers l’adoption de l’Education Pour Tous (EPT). À partir de 2007, le pays a entamé, après quelques essais, des programmes de contractualisation. Près de 60.000 instituteur.trices ont depuis lors été contractualisés dans le but de faire face à la pénurie enseignante et d’améliorer la qualité de l’éducation. Force est cependant de constater qu’en 2022, malgré des adaptations successives apportées à ces programmes, 18.065 instituteurs, soit le tiers de la population enseignante du secteur public, attendent toujours d’être contractualisé.es. En outre, contrairement à certains pays qui renoncent à cette politique, le Cameroun semble maintenir le cap, comme l’indique le recrutement de nouvelles vagues. La présente communication examine ainsi l’expérience camerounaise de la contractualisation des enseignant.es du primaire. Partant du contexte et des objectifs de cette politique, les modalités et les défis de sa mise en œuvre, ainsi que ses effets sur la profession enseignante seront étudiés. Cette analyse abordera également les potentielles avenues que suggère une quinzaine d’années de contractualisation.