Nous étudions le développement professionnel d’une dizaine de futurs enseignants en fin de formation initiale, qui ont pris part à une recherche collaborative (Desgagné, 1997) réunissant également des enseignants du primaire et des formatrices-chercheuses. Le projet porte sur la gestion positive de l’hétérogénéité et la prise en charge des difficultés en lecture-écriture. Il se structure en 4 étapes : les enseignants en exercice identifient un objectif pédagogique pour lequel ils souhaitent se voir outillés; les futurs enseignants s’approprient un outil didactique susceptible de favoriser les progrès des élèves dans le domaine ciblé et documenté par la recherche; ils conçoivent des instruments de diagnostic et mettent en œuvre l’outil didactique en coenseignement avec le titulaire; ils étudient la progression des élèves, produisent et présentent des résultats de recherche. Cette étude s’appuie sur les écrits réflexifs produits en formation et sur des entretiens menés avec les jeunes enseignants au moment de leur insertion professionnelle, quelques mois après le dispositif de formation : quelle perception ont-ils des apports de l’expérience ? Comment décrivent-ils les apprentissages réalisés lors de cette « initiation » à la recherche en didactique du français ? Des traces de l’expérience (gestion positive de l’hétérogénéité, prise en charge des difficultés d’apprentissage, observation diagnostique, coenseignement…) s’observent-elles dans leurs pratiques de classe ?