Depuis plusieurs décennies, la société change : mondialisation entrainant une interconnexion entre les pays, évolution des besoins économiques poussant à une demande accrue de main-d’œuvre qualifiée, diversité du public apprenant, etc. Ces changements nécessitent une pédagogie plus exigeante sur le plan intellectuel et donc la professionnalisation de l’enseignant. Les politiques éducatives s’emparent de la question en instaurant des modifications dans les dispositifs de formation des enseignants. Cependant, la mise en œuvre des réformes éducatives est un processus complexe qui implique de nombreuses parties prenantes. Deux aspects clés peuvent rendre cette mise en œuvre difficile : le processus de traduction des politiques et la création de sens par les acteurs de terrain. En Belgique francophone, le système de formation des enseignants vit un tournant majeur : une réforme impliquant notamment une co-diplomation entre les institutions de formation (Haute-Ecole et Université). Il est donc intéressant d’identifier les logiques institutionnelles qui sont portées par le décret et comprendre comment le Consortium « Enseigner ensemble » (partenariat entre trois universités et quatre Hautes-Ecoles) a traduit ces injonctions en actions concrètes pour mettre en place la réforme. La contribution s’appuie sur une analyse documentaire et sur des entretiens semi-directifs auprès d’acteurs-clés du processus d’implémentation au sein de trois Hautes-Ecoles partenaires du consortium.