Le développement d’une écocitoyenneté chez les jeunes constitue un enjeu majeur en éducation (Unesco, 2017). Parmi les disciplines scolaires, l’ÉPS occupe une place privilégiée en favorisant notamment la connectivité à la nature (Andic et Mazar, 2023; Terré et al., 2023). L’enseignement « par et dans » la nature est un apprentissage qui se réalise par l’expérience corporelle, sensible et affective de l’apprenant (Bertin-Renoux et al., 2024). D’un point de vue de recherche, plus spécifiquement sur le plan méthodologique, accéder à ce type d’expérience largement « invisible » présente son lot de défis (Soyez-Lozac’h et al., 2024). Comment documenter ce processus de transformation vers une approche écosensible, compte tenu des multiples contraintes occasionnées (contexte de pleine nature, empan temporel long, expérience incorporée, etc.)? Si une approche énactive, par le biais entre autres de l’autoconfrontation, semble s’imposer, elle atteint également certaines limites. S’inscrivant dans un projet de recherche plus large réalisée au Québec, nous proposons une réflexion sur les approches méthodologiques alternatives – innovantes ou existantes – permettant de faire face à ces contraintes et recueillir des traces tangibles d’une telle activité, que ce soit en milieu scolaire ou en contexte de formation des enseignants d’ÉPS.