Mon intervention partirait du lien construit tant par M. Mauss, C. Lévi-Strauss, C. Castoriadis qu’H. Arendt entre responsabilité et éducation. Dans le cadre holiste qui est le leur, ils insistent sur la nécessaire transmission éducative sans laquelle aucun enfant ne peut intégrer le monde humain qui est le nôtre. Cette responsabilité a des attendus anthropologiques qui seront analysés dans la relative diversité présente chez les auteurs cités. La démocratie ne peut s’envisager sans que soit, au préalable, prise en compte et assurée la maîtrise et la compréhension des significations instituées par lesquelles se caractérise toute société humaine. Dans cette perspective l’organisation égalitaire démocratique requiert un moment asymétrique de transmission de l’ordre symbolique. Cette dialectique propre à l’éducation constitue un paradoxe à mon sens incontournable. Cette dernière proposition sera l’enjeu d’une lecture critique des positions de J. Rancière. Se dessinera alors une confrontation entre deux paradigmes prétendant chacun rendre compte de ce que peut être le cadre anthropologique d’une éducation proprement démocratique.